Le nom de Saint-Jean-de-Rives qu’on suppose avoir été donné à ces lieux à cause de la présence de deux cours d’eau, l’Agout et le ruisseau de la Boutié, figure dès 1272 dans un registre de la cathédrale Saint-Alain de Lavaur.
Un air d’Italie
Au XIVe siècle, le territoire qui s’étend largement aujourd’hui entre la voie ferrée et l’Agout en contrebas comprenait deux églises : Saint-Jean-de-Rives, la plus ancienne peut-être et Notre-Dame de Pierrecize « Petra asisia » créée en août 1341 par Pierre Olric et le Sénéchal de Toulouse agissant au nom du roi auquel Pierre Olric venait d’offrir la moitié de sa seigneurie.
Il ne reste plus de trace de cette église de Pierrecize qui se trouvait à l’emplacement du cimetière actuel de Saint-Jean-de-Rives. Les guerres de religion ont vu protestants et ligueurs catholiques occuper les lieux, mais l’église de Saint-Jean-de-Rives a résisté aux affronts du temps et des hommes.
En 1790, elle est rattachée au canton de Saint-Sulpice et en 1802 revient au canton de Lavaur. Elle est toujours le seul monument qui reste debout pour prouver l’ancienneté des lieux. Elle a été profondément modifiée par l’édification d’une chapelle latérale en 1838, et, trois ans plus tard par l’adjonction d’un clocher à plan carré surmonté d’un clocheton. Il paraît que ce clocher ressemble trait pour trait à un autre clocher qui se trouve à mille kilomètres de là, sur la route de Naples, tout près de Sorrente, dans le village de Caseillas. C’est ce qui donne à Saint-Jean-de-Rives des couleurs italiennes.
Du temps de sa splendeur l’église conserve une belle toile, « Le baptême du Christ », copie du grand Nicolas Poussin, récemment restaurée avec l’aide de l’État, un lutrin en bois avec des anges musiciens de Pierre-Paul Laclau de Montans, qui ressemble au lutrin conservé à Lacaune, enfin une chaire abondamment sculptée d’Ourliac de Pampelonne, qui a copié avec bonheur le savoir-faire du précédent.
La statue en bronze qui se trouve dehors au centre de la place jadis, emplacement du cimetière date de cette même époque et représente le saint dans un geste de bénédiction.
Si autrefois, le bourg se trouvait sur une route de grande circulation entre Graulhet et Toulouse, avec passage par bac de l’Agout, aujourd’hui la réouverture d’une gare sur la commune voisine de Lavaur, aux Cauquillous, sur la ligne ferroviaire Toulouse – Castres – Mazamet et la décentralisation du centre d’innovation et de développement dermato-cosmétique Pierre Fabre, ont redonné une seconde jeunesse au territoire.