La ville que nous avons sous les yeux aujourd’hui porte dans l’ordonnancement de ses rues, dans la majesté de ses monuments, la marque de sa grandeur d’origine. Au temps de la Croisade albigeoise qui devait faire sa célébrité et son malheur, les chroniqueurs la décrivaient ainsi : « Jamais homme ne vit en terre plaine, remparts plus élevés, ni fossés plus profonds ». C’est dire si elle a frappé les imaginations. Aujourd’hui elle nous semble plus aimable et moins impressionnante.
Le rayonnement de l’histoire
Lavaur, comme l’écrit Paul Ruffié dans « Lavaur, cité cathare au pays de Cocagne » (éditions Privat) émerge de l’ombre dans la première moitié du XIe siècle.
Elle est de fait adossée à l’est sur un éperon de 140 m au-dessus de l’Agout, qui porte toujours le nom du Plô (le plat) et qui fut le siège du château des premiers seigneurs. Ils étaient les vassaux des Trencavel de Carcassonne et comme eux tolérants et accueillants pour les tenants d’une nouvelle religion : le catharisme.
C’est au cours du siège de Lavaur (1211) qu’a eu lieu le plus grand bûcher de la Croisade après que les seigneurs du Nord eurent passé par le fil de l’épée quatre-vingt chevaliers et jeté la châtelaine, dame Guiraude de Laurac, vivante, dans un puits.
Simon de Montfort sera maître des lieux pendant sept ans, puis sera tué sous les remparts de Toulouse.
Lorsque Raymond VII de Toulouse accepte le « démantèlement de son immense comté », et notamment la destruction des murs de Toulouse… et de Lavaur, c’est le commencement de la fin.
Comme partout dans le Midi toulousain, il s’agit de ramener les populations dans le droit chemin de la religion catholique et d’édifier des cathédrales forteresses, symboles d’une foi militante. Ce sera fait avec la construction de la cathédrale Saint-Alain typique du gothique, édifiée sur l’emplacement d’un premier prieuré roman, et qui va devenir la cathédrale du nouvel évêché de 1317.
L’installation des orgues en 1523 s’insère dans un buffet sculpté de la Renaissance méridionale, l’un des plus remarquables de France. Le jeu complet des tuyaux de l’orgue sera remplacé en 1876 par le grand facteur parisien Aristide Cavaillé-Coll (32 jeux, 1752 tuyaux). Enfin, la cathédrale se dote dans le début du XVIIe siècle du seul Jacquemart qui existe dans le Sud-Ouest.
Les Jacquemarts n’étant pas plus éternels que les orgues, celui qui sonne actuellement les heures et les demi-heures est Jacquemart III, installé le 22 août 1922, restauré en 1997. Les deux autres qui ont subi des ans l’irréparable outrage sont au musée du Vaurais qui est lui, en voie de restructuration.
On peut se faire une idée du destin singulier de Lavaur, comme capitale des vallées du Tarn et de l’Agout, depuis le Moyen Age, en suivant les péripéties du Plô, lieu de promenade idéal, et siège du premier château. Sous
Louis XIII, l’ensemble était en ruines et les consuls donnèrent ordre de le raser et de faire servir les matériaux de sa démolition pour réparer les murailles. Au siècle des Lumières, ces lieux d’observation et de défense devinrent un carrefour et une terrasse.
Le site entourant la cathédrale est particulièrement significatif et met en miroir une église chef-d’œuvre du gothique méridional (Saint Alain), l’ancien hôtel Clauzade-Mazieux du XVIIIe siècle qui abrite aujourd’hui la mairie, le lycée moderne Las Cases, et enfin le jardin de l’évêché agrémenté de deux magnifiques cèdres du Liban, (décidément le climat du Tarn leur est favorable) et de la statue d’Emmanuel de Las Cases.
Celui qui fut, selon son plus récent biographe, le tarnais Jean-Pierre Gaubert, « l’oreille et la plume de Napoléon ».
Lavaur, où il est bon de faire l’école buissonnière, prend assise sur son histoire pour vivre à plein temps le présent.
Le tourisme à Lavaur
Porte du Tarn et capitale du Pays de Cocagne, à 30 minutes du centre de Toulouse et de l’aéroport international, Lavaur est le centre d’un réseau touristique en plein développement. Le charme de la cité, son patrimoine historique, ses jardins fleuris et ses manifestations variées attirent un grand nombre de visiteurs français et étrangers.
Un patrimoine remarquable
Avec ses monuments, ses promenades et son lacis de rues anciennes bordées de maisons où la brique alterne avec le pan de bois, Lavaur offre au visiteur un patrimoine urbain remarquable. Un circuit de visites dans le centre ville permet de découvrir :
– la cathédrale Saint-Alain, son Jacquemart et son buffet d’orgue Renaissance,
– les jardins fleuris de l’Évêché et l’Hôtel de ville, la place du Plô,
– les maisons anciennes de la rue Père Colin et de la Grand’rue,
– l’église Saint-François, son décor gothique et l’orgue Puget,
– la Tour des Rondes, qui abrite aujourd’hui l’Office de Tourisme,
– l’hôpital Georges Guiraud, le pont Saint-Roch sur l’Agout.
Des manifestations culturelles et sportives en toutes saisons : expositions thématiques du Musée, fêtes générales, journées mycologiques, tournois et rencontres sportives, nombreuses animations…
Un hébergement et une restauration de qualité : avec les établissements du centre ville et de la proximité (hôtels, chambres d’hôtes, gîtes ruraux…), la capacité d’hébergement de Lavaur atteint aujourd’hui 120 chambres. Des menus du terroir et exotiques sont proposés par des restaurants variés et de qualité.
Le marché du samedi et les foires
Sous les ombrages des allées de platanes, s’installent le marché du samedi et les foires de saison, offrant une large palette de produits du terroir, ainsi que vêtements et ustensiles divers.