Le territoire de la commune résulte de la réunion en 1825 des deux communes de Sénil et Garrigues.
L’église Notre Dame de l’Assomption
La très saint-sulpicienne église Notre Dame de l’Assomption a été reconstruite à partir de 1800 sur les ruines de l’ancienne église St-Vincent. Elle est surmontée d’un beau clocher octogonal qu’on aperçoit de loin et qui a été restauré.
L’église est ouverte chaque troisième dimanche du mois. Après la messe, c’est le seul moment où l’on peut visiter ces lieux qui restituent l’esprit passionnément religieux de son époque de création. Une communauté chrétienne l’anime non moins passionnément.
On peut admirer une belle chaire en bois de facture élégante, lieu où l’on imagine des sermons écoutés avec ferveur. Les beaux vitraux du chœur, en très bon état, représentent au centre l’Assomption, à gauche Saint-Nizier et à droite Saint-Bernard qui est venu prêcher tout près de Garrigues. Rejeté à Verfeil, Saint-Bernard a été accueilli au village le plus proche qui porte depuis le nom de Bourg Saint-Bernard. Un joli chemin de croix saint-sulpicien donne la version des quatorze stations du Calvaire. Deux grands tableaux inscrits au patrimoine sont des copies de tableaux du Louvre : le premier « L’Assomption de la Vierge Marie », le deuxième « La Vierge à la ceinture » copie d’une Nativité de Murillo.
Les objets du culte sont de belle qualité et un reliquaire en argent de Saint-Nizier continue de susciter une particulière dévotion : ce Saint aurait la vertu d’enlever les maladies de peau des enfants. Il a également sa statue à droite en rentrant dans l’église et son vitrail dans le chœur.
Le maître autel est également dans le style contourné de l’époque avec des pattes de lion sculptées dans le marbre blanc, tandis que le tablier en marbre du Sidobre offre à l’œil une belle palette de couleurs.
Dehors une grande croix dite des outrages, représentative de la symbolique de la Passion du Christ (la lance, les tenailles, les clous, l’échelle pour construire la croix, le cœur sanglant de Jésus), veille à l’entrée du cimetière qui jouxte l’église. Cette croix de belle ferronnerie est surmontée d’un coq. Il ne s’agit pas du coq gaulois.
C’est le rappel du reniement par trois fois de celui qui est entré dans l’histoire du christianisme sous le nom de Saint-Pierre et auquel, selon les évangiles, le Christ avait prédit : « En vérité, je te le dis, toi aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ».
La revue du Tarn relate que dans les premiers mois de 1895, un cultivateur qui pelletait la terre sur l’emplacement de l’ancienne église de Saint-Vincent, dans la commune découvrit un vase rempli de monnaies féodales. Au total 1680 pièces en argent dont certaines étaient des pièces provenant du vicomté de Béarn au lXe et Xe siècles et deux pièces de monnaies estampillées du dernier des comtes de Toulouse Raymond VII (1222-1249). Il s’agissait de pièces non usées dont on est sûr que leur possesseur vivait dans la première moitié du XIIIe siècle, ce qui par ricochet prouve l’ancienneté de l’habitat. Certaines de ces pièces sont actuellement dans les réserves du musée du Vaurais.